Biographie
« Nous sommes juste des intermédiaires entre la musique et les gens qui viennent l’entendre. Notre mission n’est pas seulement de les divertir mais de les entraîner dans une vague d’émotions musicales. Nous servons des valeurs qui ne sauraient être supplantées par aucun progrès. Nous devons transmettre ces valeurs et montrer à ces gens leur caractère unique. » Ces mots résument bien la pensée de Dmitri Bashkirov.
Né à Tbilissi (Géorgie) en 1931, ce pianiste et pédagogue d’exception est issu d’une famille où l’art occupe une place prépondérante. Son premier professeur n’est autre que sa grand-mère, qui le suit pendant dix ans. Il intègre ensuite la classe d’Alexander Goldenweiser au Conservatoire de Moscou, où il décroche ses diplômes et devient assistant. L’Occident découvre Bashkirov en 1955 lorsqu’il remporte le Concours Long-Thibaud : il fait véritablement sensation ; sa carrière internationale est lancée. Il se produit dans plus de trente pays avec les meilleurs orchestres et les plus grands chefs, donnant jusqu’à cinquante concerts par année.
Cette carrière est toutefois interrompue brutalement en 1980 par les autorités soviétiques, qui l’empêchent pendant huit ans de quitter le pays. Un pays qui tardera longtemps à le reconnaître et ne lui offrira jamais de place dans le jury du concours Tchaïkovski. Parallèlement, le pianiste mène une intense activité pédagogique, enseignant au Conservatoire de Moscou jusqu’en 1991 puis à Madrid à l’invitation de la Reine Sofia. Considérant les concours comme un « mal nécessaire », il siège néanmoins dans les jurys des compétitions les plus prestigieuses (Leeds, Marguerite Long, Arthur Rubinstein…).
Nombre de ses élèves font aujourd’hui une brillante carrière internationale : on citera Arcadi Volodos, Jonathan Gilad, Nikolai Demidenko, Peter Rösel, sans oublier sa fille Elena Bashkirova (épouse de Daniel Barenboim).
Bien que soigneusement choisi, son répertoire comprend les plus grands compositeurs : Mozart, Schumann, Schubert, Brahms, Debussy, Rachmaninov, Prokofiev, mais également Beethoven, Chopin ou Schedrin. Ses modèles? Vladimir Sofronsky et Annie Fischer, ainsi que Sviatoslav Richter et Heinrich Neuhaus. Parmi les pianistes vivants, Dmitri Bashkirov voue une admiration toute particulière à Grigory Sokolov.
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